Cette année aura été l'année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. On ne peut pas dire qu'on en ai entendu beaucoup parlé...
Sont représentées au public, ce mois ci, les photos réalisées par Marc Garanger "femmes algériennes 1960"
Je les avais vues exposées au Quai branly par hasard sans les avoir cherchées ces belles inconnues qui par leur regard, leur solide présence renversent la tristesse d'une commande d'état proche de l’étiquetage façon wagon à bestiau, en expression de la dignité.
Elles m'avaient émue aux larmes
La femme algérienne ici capturée est prismatique: révolte muette, dignité, tristesse, colère sourde, perplexité, fragilité,fierté autant de témoignages individuels de la tourmente algérienne.
Comme le dit si bien le photographe "J'ai reçu leur regard à bout portant, premier témoin de leur protestation muette, violente."
Marc Garanger déconstruit la commande d'Etat des photos d'identité
Ces photos ont été montrées, remontrées mais ont elles été démontrées?
Je ne saurai vous conseiller ou non d'aller les voir. Je suis partagée...
N'y a t il pas une forme de voyeurisme à aller contempler la fierté bafouée de ces femmes, une forme de participation malsaine à regarder ce que ces femmes voulaient tenir caché?
Ou au contraire partager l'expression de ces visages n'est il pas de l'ordre du devoir de mémoire?
Car au delà de la photo volée, il y a l’évocation de pratiques révoltantes et froides...
Dans cet article, il est fait mention d'Olivier Blankart, plasticien qui s'est interrogé sur la portée de l'exposition de ces portraits de femmes dévoilées et le déplacement symbolique qui se crée alors.
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